Affaire Mahé: des officiers de Licorne mettent en cause le colonel Burgaud

Publié le par AFP

Des officiers ayant servi dans la force Licorne ont mis en cause, devant la juge du tribunal aux armées de Paris (TAP), le colonel Eric Burgaud dans l'affaire du meurtre de Firmin Mahé en mai 2005 en Côte d'Ivoire, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Les capitaines de Larminat et Le Segretain, présents en Côte d'Ivoire au moment des faits, ont été entendus par la juge Brigitte Raynaud début janvier 2006, selon la même source.

"J'ai senti une déception" du colonel Burgaud lorsqu'il a appris que la blessure de Mahé n'était "pas mortelle", aurait déclaré le capitaine de Larminat à la magistrate.

En outre, cet officier déclare également que la reconstitution organisée quelques jours après les faits sur la base de "la légitime défense" a été décidée par le colonel Burgaud.

Pour sa part, son collègue, le capitaine Le Segretain a déclaré à la juge que l'adjudant-chef Guy Raugel, (qui a reconnu avoir tué Mahé) a dit à Burgaud: "ça y est, je l'ai tué mon colonel". Ce à quoi l'officier aurait répondu: "c'est bien, Raugel", en lui tapant sur l'épaule.

"A aucun moment, je n'ai senti le colonel Burgaud effondré", a-t-il ajouté.

Concernant la reconstitution des faits, le capitaine Le Segretain a déclaré que selon Burgaud, le général Henri Poncet, mis en examen dans cette affaire, aurait déclaré qu'il fallait "acheter le silence de ces trois militaires (ceux présents dans le véhicule où a été tué Mahé, ndlr) en les récompensant".

Le colonel Burgaud a reconnu avoir félicité Raugel mais avant qu'il ne sache réellement ce qui s'était passé. En outre, concernant la reconstitution des faits, la position du colonel est qu'il n'a fait que transmettre un ordre "venu de plus haut", a indiqué à l'AFP son avocat Me Alexis Gublin.

La juge Raynaud est saisie depuis le 17 octobre d'une enquête visant uniquement des faits d'"homicide volontaire". Firmin Mahé est mort étouffé la tête sous un sac en plastique dans un véhicule blindé de l'armée française le 13 mai 2005 entre Bangolo et Man (ouest de la Côte d'Ivoire).

Publié dans L'armée française

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article