Comment la France a échoué devant le GTI
Comment la France a échoué devant le GTI
Le Courrier d'Abidjan - 5/29/2006 6:39:08 PM
C’est l’hebdomadaire françafricain Jeune Afrique qui nous l’apprend. La France officielle a très mal vécu la dernière réunion du GTI, le 19 mai dernier. A tel point qu’elle a provoqué un esclandre diplomatique. «Le départ de la délégation française d’Abidjan avant la fin de la réunion du Groupe de travail international (GTI), le 19 mai, a été interprété par la plupart des autres membres comme un geste de mécontentement. Brigitte Girardin, ministre française déléguée à la Coopération, et Bruno Joubert, le directeur Afrique du Quai d’Orsay, ont quitté la salle, laissant seul l’Ambassadeur, après leur proposition de faire payer les indemnités des députés.» Paris a, selon JA, échoué à faire prendre en compte les députés «rebelles» par la communauté internationale. Les autres membres du GTI se sont opposés. Pourquoi ? Jeune Afrique donne son explication : «Dans sa grande majorité, le GTI a craint que la paiement de ces émoluments ne soit perçu comme une reconnaissance de fait d’une Assemblée nationale dont le mandat a officiellement expiré le 16 décembre 2005 et devant laquelle le gouvernement refuse d’ailleurs de se présenter. Déjà relancé par les intéressés eux-mêmes, le Premier ministre Charles Konan Banny tarde à répondre.» On notera que l’Afrique du Sud a officiellement contesté la tentative du GTI de dissoudre l’Assemblée nationale – et qu’elle ne peut donc pas, contrairement à ce que dit JA, évoquer ce type d’argument. Au fond, l’on ne peut que se réjouir que le GTI, fabrication de Paris pour court-circuiter Mbeki, commence à échapper à son géniteur. On peut également s’interroger sur la conception particulière de la France, qui veut «déstabiliser» le pouvoir législatif ivoirien en corrompant, très officiellement, une partie de l’hémicycle.
Sylvie Kouamé