Côte d'Ivoire: 2e étape franchie avec les lois électorales

Publié le par AFP

La promulgation le 15 juillet par le président ivoirien Laurent Gbagbo des lois sur le processus électoral constitue, après l'accord de désarmement, la deuxième étape franchie de la déclaration de Pretoria II sur le difficile chemin avant la présidentielle du 30 octobre.

Quelques heures seulement avant la limite prévue par la déclaration "Pretoria II", signée par tous les belligérants ivoiriens, M. Gbagbo a annoncé à la télévision qu'il utilisait l'article 48 de la Constitution pour faire passer les amendements aux lois, prévus par les accords de paix et réclamés par l'opposition.

"Conformément aux recommandations du médiateur (le président sud-africain Thabo Mbeki), je prends immédiatement, en vertu des pouvoirs que me confère l'article 48 de notre Constitution, des décisions qui portent" sur les lois à amender, notamment celle sur la création de la Commission électorale indépendante (CEI), a-t-il annoncé.

"Gbagbo rassure", Gbagbo capitule", "Gbagbo a peur des sanctions", la presse ivoirienne titrait samedi sur ce discours, selon les sensibilités politiques des journaux, très marquées dans un pays profondément en crise depuis la tentative de coup d'Etat de la rébellion des Forces nouvelles (FN) en septembre 2002.

Dans son discours, le président a pris soin de rendre hommage à son camp, représenté par le Front populaire ivoirien (FPI). Il a en effet été obligé de recourir à l'article 48 car les députés de son parti n'entendaient pas être des "béni oui-oui" de Pretoria II et voter sans sourciller ces textes.

Car, en promulguant ces lois sur la CEI, mais aussi sur des domaines aussi sensibles que "l'identification" des personnes et "le code de la nationalité", le président entérine les dispositions de l'accord de Marcoussis, "une potion amère" selon ses termes, combattu par son parti.

L'opposition, rassemblée au sein du G7 (partis politiques et rébellion) s'est "félicitée" samedi dans un communiqué de cette promulgation, mais "se réserve" le droit de prendre position après avoir pris connaissance de ces amendements, le contenu exact des textes n'ayant pas été préalablement soumis au Conseil des ministres - où siège l'opposition - ou rendu public.

L'autre étape décisive prévue par Pretoria II sur le désarmement a été aussi franchie dans les temps.

L'armée ivoirienne (Fanci) et la rébellion des FN, qui tient toujours le nord du pays, ont signé un accord de désarmement le 9 juillet. Plusieurs accords de ce type sont toutefois restés lettre morte par le passé.

"C'est lent, mais cela avance, estime un diplomate en poste à Abidjan. Cependant, il faut que les dirigeants politiques respectent leurs engagements sans arrière-pensées".

Outre le début effectif du désarmement, un autre point sensible concerne le démantèlement des milices, dont la fin est prévue par Pretoria II au 20 août.

Une première tentative, jeudi à Abobo, un quartier d'Abidjan, de désarmer la milice "MI 24" a échoué, malgré la présence d'un représentant du médiateur sud-africain.

Les miliciens demandent en effet à bénéficier du Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PNDDR), prévu pour 42.000 rebelles des FN et 5.500 soldats des Fanci et qui comporte des incitations financières.

"Nous devons avancer encore et toujours. Il faut éliminer les derniers obstacles, il faut aller au désarmement. Il faut aller aux élections et à la réunification du pays", a déclaré samedi soir M. Gbagbo.

Pour suivre le processus électoral, le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, vient de nommer l'ancien ministre portugais des affaires étrangères Antonio Monteiro Haut représentant pour les élections en Côte d'Ivoire.

D'après l'AFP

Publié dans Les politiciens

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