La crise ivoirienne, la France et le complot

Publié le par La crise ivoirienne, la France et le complot

 La vie sur terre nous donne souvent l’occasion de voir de nos yeux le mal, cela nous fait apprécier le bien. La stupidité nous fait apprécier l’intelligence dans l’être humain. La  félonie nous fait apprécier la sincérité des hommes et des nations.

 Pour ne pas tomber dans les pièges de la manipulation, nous entretenons une méfiance naturelle envers tous ceux qui crient au complot et dénoncent des comploteurs à tout vent. Mais l’histoire humaine nous a laissé des souvenirs douloureux qui nous obligent à écouter les explications des victimes et à observer à la loupe les arguments de leurs contradicteurs.

  Et sur ce terrain on se rend souvent compte avec le temps qui est notre meilleur allié que la vérité fini par éclater, en mettant à nue  la duplicité, la félonie, la trahison, la barbarie et la mauvaise foi sans vergogne de ceux qui, pris la main dans le sac se défendaient hier encore avec des arguments fallacieux indignes de leur rang et des fonctions qu’ils occupent.

 Nous allons ici donner quelques exemples pour illustrer le fond de notre pensée. Les USA et la Grande Bretagne ont nié pendant plusieurs décennies  leur implication dans le coup d’état qui renversa le Premier Ministre Iranien le Dr Mohammad Mossadegh le 19 août 1953.

 Aujourd’hui les circonstances de cette implication  sont connus puisse que le 19 mars 2000, le secrétaire d’Etat  américain Mme Madeleine  Albrigth, a publiquement reconnu, l’engagement des USA dans le renversement du régime nationaliste iranien du Dr Mossadegh.

  Le New York Time pour sa part en Avril 2000 avait aussi publié un rapport de la CIA donnant de nombreux détails sur les circonstances de ce coup d’Etat qui inscrit dans le temps est à l’origine des difficultés actuelles  entre les USA et l’Iran.

 Le Royaume de Belgique, a lui aussi nié pendant des décennies toute implication dans l’assassinat du leader du mouvement national congolais, notre frère Patrice Emery Lumumba.  Avant de faire son mea culpa.

 Mesdames et Messieurs,  les africains n’ont pas l’habitude de voir des blancs s’excuser devant les noirs pour des fautes plus graves, le Royaume de Belgique nous prouve sa grandeur en allant plus loin.

  Son ministre des affaires étrangères d’alors Mr. Louis Michel a Publiquement présenté le mercredi 06 février 2002 devant le parlement Belge, au peuple congolais et à la famille Lumumba, les excuses sincères et les profonds regrets de son pays pour la douleur qui leur a été infligée par l’assassinat du premier ministre et leader du mouvement national congolais notre  Patrice Emery Lumumba.

 Selon les conclusions du rapport de la commission d’enquête du parlement belge, Patrice Lumumba, qui a joué un rôle capital dans l’accession de son pays à l’indépendance après plus de 78 ans de colonisation belge, a été tué quelques heures seulement après son transfert au Katanga << organisé par les autorités congolaises de Léopoldville avec le soutien d’instances gouvernementales belges >>.

 Les parlementaires belges avaient également épinglé le roi Baudouin 1er, roi des belges à l’époque des faits, pour avoir noué des contacts avec les adversaires de Lumumba.  S’exprimant devant le parlement le chef de la diplomatie belge a enfoncer le clou : << certains membres du gouvernement d’alors et certains acteurs belges de l’époque portent une part irréfutable de responsabilité dans les évènements qui ont conduit à la mort de Patrice Lumumba >> a affirmé Mr Louis Michel.

 La création d’un fond * Patrice Lumumba* a été annoncé. Doté de 2,75 millions d’euros, complétés par une dotation annuelle d’au moins 500 000 euros, cet organisme doit œuvrer au développement de la République démocratique du congo. Par le financement de projets en matière de prévention des conflits, de renforcement de l’état de droit et de formation de la jeunesse.

 La Belgique ,  en s’excusant devant le peuple congolais, poursuit courageusement son examens de conscience et aborde son passé colonial avec une transparence  que pourrait lui envier la France , dont le parlement avait voté hier encore une loi sur le rôle positif de la colonisation. Seul un parlement criminel et raciste,  déserté par l’intelligence peut voter une telle loi. Nous y reviendrons.

 L’autre exemple est la négation pendant de nombreuses années par les autorités politiques et militaires françaises, de l’usage de la torture pendant la  guerre  d’Algérie, personnes n’était au courant, personne n’avait connaissance de tels faits, qui sont odieux et indignes de l’armée française et de la patrie des droits de l’homme.

 Et puis un jour de mai 2001 comme par hasard les Editions Perrin, publie «  Services spéciaux, Algérie 1955-1957 » un ouvrage du Général Français Paul Aussaresses,  coordinateur des services de renseignements de l’armée française à Alger en 1957 auprès du général Massu.

  Il revendique clairement et sans remords, les tortures, les exécutions sommaires parfois maquillées en suicides, les massacres de civils, auxquels il a participé ou qu’il a ordonné. << tout ce que j’ai fait était conforme à la déontologie de tout militaire  dans les conditions de guerre, je ne regrette rien et je ne me repends pas >>

 Ses aveux sont terribles pour la France , la République et sont armée qui retrouvent  avec le pouvoir politique de l’époque une page sombre de leur histoire. Dans son accablante confession le général Paul Aussaresses, reconnaît avoir assassiné le chef du FLN ( front de libération national) algérois notre frère  Larbi Ben M’Hidi et l’avocat  proche du FLN, Ali Boumendjel. Selon la version officielle, les deux hommes s’étaient suicidés.

 Dans son livre, le général Aussaresses relate en détail l’exécution de  Ben M’Hidi, après son arrestation dans la nuit du 15 au 16 février 1957, par les parachutistes français du colonel Marcel Bigeard, aujourd’hui Général de réserve.  Et raconte la dernière phase de l’exécution du dirigeant nationaliste algérien, dans une ferme , à une vingtaine de kilomètres au sud d’Alger.

<< Nous avons isolé le prisonnier dans une pièce déjà prête. Un homme se tenait en faction à l’entrés. Une fois dans la pièce, avec l’aide de mes gradés, nous avons empoigné Ben M’Hidi et nous l’avons pendu, d’une manière qui puisse laisser penser à un suicide. Quand l’avocat Ali Boumendjel, la version officielle  dit qu’il s’était suicidé en se jetant d’un immeuble. >>

 Dans la crise ivoirienne, la France  et ses alliés internes et externes ont multiplié les mensonges, les erreurs tactiques et stratégiques qui ont fini par ternir l’image de la France dans toute l’Afrique. À force de nier les évidences, elle est aujourd’hui dans une situation ridicule  qui fait de sa présence une absence  car aucune solution durable de la crise ivoirienne ne peut venir d’elle et de ses représentants. Les patriotes abidjanais disent que : <<  c’est la France qui est le problème et non la solution  >>

 La vague de francophobie visible qui s’exprime aujourd’hui à travers le continent  vient du simple fait que les africains ne se reconnaissent plus  dans les valeurs d’exclusion, d’arrogance et de mépris que la France étale  au grand jour dans les relations franco-africaine. La  France agit ici comme un petit boutiquier de campagne qui n’est préoccupé que par ses petits intérêts partisans,  égoïstes et  mesquins.

 Elle n’a jamais envisager aider les africains à une lutte réelle contre la pauvreté en vu de parvenir à un développement endogène et autocentré  répondant aux besoins des peuples africains.  Au-delà des mots, des discours pompeux, et des hurlements, la France se comporte comme un vampire,  qui  veut vivre éternellement  du sang et de la souffrances des peuples africains.

  La partialité de la France a éclaté au grand jour dans la crise ivoirienne, car la solution la plus intelligente était d’aider à repousser les troupes rebelles et  de contribuer à une solution négocié du conflit.  Mais la France a organiser l’ignoble table ronde de Linas Marcoussis, qui a débouché sur les accords insensés qui font la part belle à la rébellion que la France est sensée ne pas soutenir.

  Ne mentionnons même pas ici  la décision stupide de Jacques Chirac de faire détruire l’aviation ivoirienne au sol par les forces françaises sensées être en Côte d’Ivoire pour aider ce pays à retrouver la paix.

 La tuerie sanglante de l’armée française en novembre 2004 devant l’hôtel ivoire à Abidjan qui a fait plus de 67 morts et plus de 2 266 blessés graves par balles. La ministre Française de la défense Mme Michèle Alliot-Marie avait rendu hommage  aux troupes françaises qui selon elle ont fait preuve d’un remarquable sang froid devant une foule armée de  kalachnikov.

 Ne parlons même pas ici des déclarations contradictoires de l’Etat majors des armées française, du Quai d’Orsay et de l’Elysée qui pour les mêmes faits donnes des versions différentes.  Au soir du  9 novembre 2004,  le vrais visage de la France est apparut aux africains, c’est un pays sans honneur, une nations de menteurs. Celle qui continue de nier sa responsabilité dans le génocide  bamiléké au Cameroun.

  Les images de la tuerie de l’hôtel ivoire ont fait le tour du monde la foule n’était pas armée, elle demandait le départ des troupes françaises,  dans les faits que peuvent craindre les chars d’assauts devant une foule au main nue ?

 La France avait nié l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie, la France a nié son implication pendant le génocide Rwandais, alors qu’elle avait formé et armé l’armée mono ethnique de son ami le dictateur Hutu Juvénal Habyarimana. Aujourd’hui elle se couvre du manteau puant et honteux du mensonge dans ses relations avec des pauvres pays africains.

 Que faut-il attendre d’un pays qui institutionnalise le mensonge et la négation des faits comme système de défense et de gouvernement ?

 La vérité est qu’en 2004 la France   était dirigé par un homme de courte vue. Ce terme désigne toute personne  qui ne voit que le présent et qui n’a aucun esprit de prospective. Le présent français Jacques Chirac illustre bien cette affirmation.

 Sa dissolution calamiteuse du parlement dans lequel il détenait la majorité le 21 avril 2007 reste pour nous tous un cas pathologique de cécité mentale et politique. Chirac a sans le savoir  sellé  durablement  le divorce entre les ivoiriens et son pays. Mais aussi a compromis l’avenir politique de ses  amis de la classe politique ivoirienne qui avec la même courte vue avait soutenu les forces françaises après la tuerie de l’Hôtel Ivoire.

 Mais  dans les faits, qu’est ce que les ivoiriens reprochent à la France  ? il reproche à ce pays de vouloir décider au  gré de ses intérêts de qui doit diriger la  Côte d’ivoire.  Car Laurent Gbagbo ne fait pas son affaire. Car il y a une habitude,  pour les Français, les chefs d’Etats africains doivent pour plaire à la France et surtout pour durer au pouvoir renoncer à l’intérêt supérieur de leur peuple, comme les Houphouët, Bongo, Ahidjo, Mobutu, Eyadéma, Paul Bya, Compaoré, Sassou Nguesso,  et autres Idris Deby,  sans oublier feu le dictateur hutu,  Juvénal Habyarimana.

 Dans la crise ivoirienne, la France a du jour au lendemain  oublié les vertus  du dialogue directe qui avait permis à son Président du conseil Pierre Mendès France de Mettre fin à la guerre d’Indochine le 21 juillet 1954, au travers des négociations de Genève. Ces accords il faut le rappeler pour ceux qui ne le savent pas ont été signés après la capitulation sans condition de l’armée Française à la suite de la bataille de Diên-Biên-Phu.

   Les négociations furent coprésidé par le ministre Britannique des affaires étrangères Mr Antony Eden et le Ministre Russe des affaires étrangères, Mr Viatcheslav Molotov. C’est la queue entre les jambes que la France avait signé ces accords, qui maqueront la fin définitive de la présence de la  France au Viet-nam, au Laos et au Camboge. Il faut le répéter  grâce à la vision et au génie politique de Pierre Mendès France.

  Le dialogue direct faut-il le rappeler encore aux français,  que c’est ce qui avait permis la fin de la guerre d’Algérie, au travers des fameux accords, signés le 18 mars 1962  à Evian. entre le représentants du gouvernement Français ( Louis Joxe) et la délégation du gouvernement provisoire de la République Algérienne formé par le front de libération national ( Krim Belkacem) durant la guerre d’Algérie.

 Ces accords proclament un cesser le feu, la libération des prisonniers détenus par les signataires et l’organisation d’un référendum d’autodétermination, qui a permis à l’Afrique et au monde d’assister à la naissance de la République Algérienne démocratique et populaire en date du 2 juillet 1962. la aussi la France avait la queue entre les jambes, car malgré la présence d’une armée forte de 500 000 hommes, elle n’est pas parvenu à vaincre les nationalistes algériens.

 Aujourd’hui la France   ne reconnaît plus la moindre vertu au dialogue direct, son président Jacques Chirac disait hier encore qu’il faut que les accords de Marcoussis soient appliqués intégralement. Personne à Abidjan,  n’accorde plus la moindre  attention aux déclarations du président français.

 Chirac en fin de règne, il est devenu au yeux des ivoiriens, un prédateur qui a perdu ses dents. C’est un tigre en papier, il ne fait même plus peur aux enfants.

 Dès le début de la crise, les ivoiriens avaient dit clairement que  leur pays est victime d’un complot international de la part des pays voisins, de la France , de l’ONU, et de l’union africaine.  Essayons aujourd’hui de recouper un certains nombres d’informations pour savoir s’il y a vraiment eu complot contre la Côte d’Ivoire.

 Dans cette crise, la plupart des pays voisins ont soutenu la rébellion,  le Secrétaire général de l’ONU Mr Koffi Annan avait soutenu les accords de Linas Marcoussis, donnant ainsi la caution des nations unies à ce qui allait être le document de la discorde, celui qui fera plus de mal que de bien à la Côte d’Ivoire. Concernant la France ,  son aveuglement et son engagement à l’ONU pour faire adopté un embargo sur les achats d’armes par le pays agressé en occurrence la Côte d’Ivoire, reste pour les ivoiriens le péché le plus impardonnable.

 La vérité est que  la France voulait être le pays fournisseur, il n’y a que l’argent dans leur vie, ils vendraient leur mère pour de l’argent,  mais  les ivoiriens ayant choisi de se fournir en Russie, en Chine et en Israël, la France n’avait que la solution pitoyable de l’embargo pour s’opposer au régime ivoirien.

  Mais là où la France a été le plus ridicule, c’est avoir étaler au grand jour son complot  de reconquête néocolonial,  qui est marqué incontestablement

Par la volonté affichée de la France à l’ONU suivi par quelques pays de     son soit disant pré carré et de l’union africaine,  de suspendre la constitution de l’Etat de Côte d’Ivoire, pour retirer au président Gbagbo les derniers lambeaux de légitimité  qui lui reste. C’est du jamais vu dans l’histoire de cette ONU dans laquelle siégeaient hier encore  les Khmers rouges du Kampuchéa.

  Nous ne sommes pas de ceux qui mangent à la table du président Gbagbo, mais il faut reconnaître simplement ici que les moyens qui ont été utilisés contre lui et son pays relèvent du complot, du brigandage et du grand banditisme. Nous remercions les pays qui ont fait échouer cette résolution française à l’ONU. Nous pensons à La Russie , à la Chine , à l’Afrique du Sud, à la Tanzanie et à l’Angola.

Aujourd’hui l’opinion ivoirienne exige, la sortie de la Côte d’Ivoire de la CEDEAO ,  de la Francophonie , de la BCEAO , et du franc CFA. Tous ceux qui par cécité morale, politique et intellectuelle ont soutenu la France   dans cette aventure ignoble se rendent compte de  ce qui arrivera à la sous région ouest africaine.

 Ce sera un énorme gâchis si les ivoiriens se replient sur eux même  et organisent leur propres activités de production en dehors d’une solidarité sous régionale dans laquelle ils se considèrent comme la vache à lait contre laquelle on complote. Quel sera l’avenir des 30 % d’étrangers africains qui vivent sur le sol ivoirien ?  les pays africains qui ont cautionné ce complot doivent réfléchir apprendre dès maintenant à réfléchir aux conséquences de leurs actes et ne plus suivre la France à l’emporte pièce.

 N’oublions pas aussi que dans le cadre du génocide  Rwandais, une commission d’enquête citoyenne émanant de la société civile française a examiné du 22 au 26 mars 2004,  les documents,  témoignages, les avis des experts qu’elle a réunis. L’implication de la France   s’est révélée au-delà de ce que nous pensons.

 La commission constate dans son rapport que les troupes spéciales françaises ont formé de 1991 à 1993 dans plusieurs camps d’entraînement, des milliers d’hommes de l’armée mono ethnique du régime Hutu du Président Habyarimana, des hommes qui pour beaucoup allaient devenir les encadreurs du génocide. Cela n’est pas contesté.

 -Un témoin visuel entendu par la commission assure que, déjà en avril 1991, des militaires français arrêtaient les Tutsis à un barrage routier près de Ruhengeri, sur la base de leur carte d’identité ethnique, et les remettaient aux miliciens en route qui les assassinaient aussitôt ; le Président Rwandais, le Général Paul Kagamé a déjà dit dans une interview à un quotidien français, qu’il détient des cassettes vidéo à ce sujet.

 -Il n’est pas contesté que l’opération turquoise n’a rien fait pour empêcher les militaires et les miliciens du génocide de s’installer avec armes et bagages à quelques kilomètres du Rwanda.

-         L’ autorité  Hutu en fuite de la Banque nationale du Rwanda, a pu retirer en  six prélèvements des sommes importantes à la Banque de France et à la BNP 2737 119,65 FF du 30 juin au 1er août 1994, pour la Banque de France 30 488 140,35 FF.  La commission se demande comment des responsables du génocide en fuite et recherché de par le monde,  peuvent arriver à Paris et  oser effectuer des retraits bancaires, au nom d’institutions qu’ils ne dirigent plus ?

Voilà le visage  monstrueux que nous offre la France à l’orée du XXIe  siècle, le pays qui se dit dépositaire des droits de l’homme est un pays à genoux, avec plus de 5 millions de chômeurs, plus de 2000 milliards d’euros de dette, avec ses conflits ethniques, ses exclusions, ses minorités marginalisées et ses banlieues pommées.

 C’est pour toutes ces raisons que nous invitons la France et les français à se regarder autrement. Apprendre dans le contexte actuel à se regarder autrement est une urgence pour opérer aussi la révolution des regards qui sont tourné vers cette Afrique qui veut surgir de la nuit, telle une mère au chevet d’un monde malade qui ne l’attend plus.

 

 

Dr SERGE-Nicolas NZI

Chercheur en communication

Directeur du Centre africain d’études stratégiques

CP. 66 VEZIA-LUGANO

CH-6943 SUISSE

Tel. 0041246.53.53

Publié dans Francafrique

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