Le chiracosaure

Publié le par Dr SERGE-NICOLAS NZI

L’Afrique, la France et le  chiracosaure

 

 

 

 

 

Dans le dictionnaire  fictif du marigot politique,  franco-africain qui se nourrit de turpitudes, de spoliations et de forfaitures diverses, nous avons retrouvé deux mots qui ont particulièrement retenus notre attention, il s’agit :   de  << Chiracosaure >> et de  << dictatosaure >>, ce sera ici  notre modeste contribution au rayonnement de la langue française et à la francophonie sans tête ni queue qu’on veut nous servir comme menu du jour.

 

 

 

Le  Chiracosaure est un animal politique, qui tue ses amitiés politiques pour survivre, c’est un prédateur froid et sans état d’âme qu’on trouve dans la vie politique française, il a les formes de son congénère d’Afrique et d’Amérique latine, le  Dictatosaure .

 

 

 

Le Chiracosaure  à cependant l’avantage de vivre sur la terre ferme et dans les eaux douces de la démocratie ce qui limite sa capacité de nuisance. Mais ne vous y trompez pas. Il est foncièrement carnivore,  Il se nourrit de mensonges, de trahisons,  de  haines, de fausses promesses, et autres dissimulations, il traîne de nombreuses casseroles derrière lui, c’est un illusionniste et un gesticulateur pathétique qui a utilisé l’appareil d’Etat pour son confort personnel. Il a laisser de nombreux cadavres sur son chemin.

 

 

 

Au final il a dégoûté ses propres amis et ses  partisans qui se sont détourné de la créature sans imaginations qu’il est.  Esseulé au milieu des ors de la République, il donnait hier encore des conseils que lui même n’a jamais  mis en application. C’est un dangereux prédateur,  qui  quitte sa tanière en y laissant ses œufs, dont l’éclosion donnera à la vie politique française d’autres reptiles de la famille des sauropsidés. Jacques Chirac incarne bien cette définition.

 

 

 

Le << dictatosaure >> lui, est un prédateur plus dangereux car il ne vie pas en démocratie, il vie sur les terres fermes et dans les eaux tièdes d’Afrique et d’Amérique latine, il est sanguinaire, kleptomane, et se nourrit du bien public et d’assassinats sans état d’âme. Sa capacité de nuisance est telle qu’il peut transformer un pays immense et riche en une terre de misère et de non droit.

 

 

 

Il hait la démocratie et ne supporte pas la moindre contestation. Il tue et humilie ses propres compatriotes pour plaire à son congénère français le Chiracosaure.   Mobutu et Bokassa, qui furent des amis de Jacques Chirac  représentent parfaitement la meilleure illustration de cette définition.

 

 

 

La politique en définitive, est un domaine d’activité, dans lequel les grands hommes étalent à la lumière du jour leur intelligence et leur sens du devoir. Quand aux piètres hommes, ils nous permettent de découvrir leur insuffisance et leur nullité en politique.  Jacques Chirac apparaît dans ce sens comme l’incarnation véritable du mal français.

 

 

 

Dans le royaume Adjafon de Porto-Novo, dans le Bénin actuel et dans la confédération Ashanti de Kumasi, dans le Ghana d’aujourd’hui on demande toujours à ceux qui veulent s’engager dans la vie publique d’inscrire la vérité dans leurs actes, d’être juste et surtout  de s’éloigner de la honte et de l’humiliation, pour eux même et pour leur peuple.
 

 

Des voix s’élèvent aujourd’hui en France et dans le monde entier pour critiquer de façons sévère le règne calamiteux du Président Français Jacques Chirac,  qualifié  de versatile et d’homme sans scrupule par les uns et les autres. Le << chiracosaure >> à faillit à sa mission, il n’est plus que l’ombre de lui même.
 

 

 Pour nous les africains l’heure n’est pas aux tires sur un matamore. Mais La France s’étant toujours autorisée depuis les indépendances à  se mêler de nos affaires, à décider pour nous sans notre avis, à nous donner des leçons de gouvernance et parfois même a choisir au nom de ses intérêts égoïstes et mesquins, qui doit diriger nos pays africains.
 

 

 Le départ de Chirac nous donne donc aujourd’hui un droit d’inventaire
Le droit pour nous aussi de jeter un regard  sans complaisance sur la vie politique  des gaulois. Pour que les Français sachent réellement ce que nous pensons de leur classe politique et du système de gouvernement qu’ils viennent de connaître chez eux depuis douze ans.
 

 

Ceux qui ont approché  Jacques Chirac disent de lui que c’est un homme superficiel, qui manque de courage politique pour proposer à ses compatriotes un projet novateur porteur de certitude pour l’avenir de son pays,  le journal Belge,  « le soir »  va plus loin en nous disant que nous venons d’assister à << l’adieu émouvant d’un piètre président >>.
 

 

La vérité selon nous est beaucoup plus simple, car en définitive, à force de fréquenter, de côtoyer et de tutoyer les dictateurs africains, Chirac a fini par les ressembler. Ses amitiés avec Gnassingbé  Eyadéma du Togo, Mobutu du Zaire, Idriss Debi Itno du Tchad, El Hadj Omar Abert Bernard Bongo Odimba du Gabon, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Denis Sassou Nguesso du Congo,  Paul Biya du Cameroun et consorts.  ont fini par déteindre sur le président français.
 

 

Et justement comme eux, il n’a jamais su utiliser le pouvoir pour améliorer le sort de son pays et de ses compatriotes. Il voulait avoir les honneurs et les avantages du pouvoir dans les ors de la République,  il n’avait pas dès le départ une vrais ambition pour son pays. Voilà pourquoi  Il ne reste pas grand chose de lui à l’heure du bilan.
 

 

Sans être << chiracophobe >> nous pouvons nous permettre ici quelques remarques de fond, n’en déplaise à la << chiraquie>>. Et relever les  nombreuses occasions manquées et les illusions qu’elle a entretenues dans le corps social du peuple français. en faisant du clanisme un système de gouvernement dans le courant de son second mandat, Mr Chirac à sans le savoir privatiser l’Etat à son profit.
 

 

La nomination à Matignon d’un homme comme Dominique de Villepin,   qui n’a jamais connu le suffrage universel,  dont le seul mérite est la fidélité au président de la République est une erreur politique  comparable à la nomination du Général Likulia Bolongo au poste de premier ministre dans le Zaïre de Mobutu.
 

 

 De  La crise des banlieues, à la crise du CPE, l’échec retentissant du référendum sur la constitution Européenne et l’affaire Clearstream,  ont montré les limites de ce genre de choix à l’emporte pièce qui tient plus compte des petits intérêts mesquins que du sens de l’Etat et du sort du peuple français.
 

 

 L’histoire humaine nous enseigne que les courtisans, cherchent toujours à satisfaire leur maîtres pour exister à la cour, le sort du peuple n’a jamais été leurs préoccupations et en cela,  Dominique De Villepin,  a merveilleusement illustré son rôle de valet au service du roi.
 

 

La situation actuelle de la France ressemble curieusement à une débâcle, économique et sociale.  Plusieurs millions de chômeurs de longue durée, des millions de Français dans la misère et la précarité,  un déficit budgétaire de plus de 1000 milliards d’euros, une discrimination qui ressemble curieusement à un apartheid entre français de souche et français originaires des dom-tom, du Maghreb et de l’Afrique noire.
 

 

 

 

L’ensemble de tous ces éléments  font dire à l’observateur attentif de la société française que nous sommes que la France n’est plus une grande puissance, c’est une ancienne puissance qui occupe aujourd’hui une position moyenne dans les relations internationales.
 

 

 Elle finira par être in signifiante sur la scène mondiale comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal. La débâcle de ce pays aujourd’hui, comme en mai 1940,  est due à des causes internes et non externes.
 

 

Il est clairement établi que la problématique de la France relève d’abord de la définition d’un projet de société claire du peuple français, de l’élaboration  des méthodes de travail, de l’inventaire des moyens,  de la mobilisation des ressources humaines et matérielles et enfin de la sélection des individus prêts à offrir leur contribution à la réussite d’un projet global et globalisant ayant pour objectif le bien être du peuple français dans tous ses composants.
 

 

On appelle cela en France,  les Etats généraux. Est-ce qu’un tel schéma plus ou moins semblable a été élaboré ? La volonté de mettre en place des structures pour y parvenir est-elle apparue un seul instant ? A-t-on conçu des méthodes d’approche ou une autre stratégie traduisant une véritable préoccupation des dirigeants d’aboutir à du positif ?  la mobilisation des ressources que nous avons évoquée plus haut a-t-elle été effectuée ?
 

 

À cette série de questions, les réponses sont toutes négatives. Dès lors, se pose la nécessité de répondre à la toute dernière : << qu’à-t-on fait au juste >> pendant trente trois ans de Valery Giscard Estaing à Jacques Chirac en Passant par François Mitterrand ?  qu’est ce qui a manqué pendant toutes ces années ? le temps, l’argent ? la mobilisation ? un plan ? la volonté ?
 

 

Notre analyse retient ici que seule la volonté de construire le vivre ensemble dans le respect de tous, dans l’amour et la justice à fait défaut à la France, à sa classe politique qui couché à plat ventre devant les milieux d’affaires,  à favorisé les petits intérêts mesquins des classes prédatrices.
 

 

 La France a renoncer progressivement sans s’en rendre compte à sa vocation de pays des lumières pour se vautrer comme un cochon dans la marre boueuse des Républiques bananières des tropiques avec ses quartiers paumés, ses divisions ethniques, sa phobie sécuritaire anti-noire et anti- arabes,  son déficit budgétaire, son chômage et sa jeunesse durablement sans horizon. La France doit aujourd’hui apprendre à balayer devant sa propre porte, si elle veut être crédible dans la marche du monde.
 

 

En ce qui concerne ses relations avec l’Afrique, l’échec à été plus que patent pour Chirac et son pays. Le soutien inconditionnel aux dictatures sordides, de  Juvénal Habyarimana au Rwanda, de Sassou  Nguesso au Congo à Gnassingbé  Eyadema au Togo, a complètement décrédibilisé la France sur le continent Africain. Aujourd’hui un vent de Francophobie souffle d’Abidjan à Kigali, de Lomé à Douala et de Brazzaville à Libreville.
 

 

Chirac y est considéré comme une incarnation du mauvais génie, celui qui porte en lui le mal français. Le rapatriement en catastrophe de 8000 français au milieu des émeutes anti-françaises provoqués par la stupide décision du président Chirac de détruire l’aviation ivoirienne au sol, Demeure aujourd’hui un cas d’école pour toute l’Afrique.
 

 

Dans la crise ivoirienne, le gouvernement Français  et son président ont complètement disjoncté. Car si leur volonté était de contribuer au rétablissement de la paix en Côte d’Ivoire, la solution la plus simple et la moins coûteuse était d’aider le gouvernement ivoirien a repousser la rébellion et d’engager des négociation directes permettant l’avènement d’une paix juste et durable en Eburnie.
 

 

Finalement, l’accumulations des maladresses et l’incompétence du gouvernement français à cimenté le nationalisme ivoiriens au tour de Laurent Gbagbo,  qui au lieu de Cinq ans est aujourd’hui dans sa septième année d’exercice du pouvoir dans un pays divisée et ravagé par une rébellion dans une guerre stupide et insensée  que la France porte à bout de bras.
 

 

Les manœuvres de la diplomatie française à l’ONU visant à suspendre la constitution ivoirienne pour enlever au président Laurent Gbagbo, le dernier lambeau de légitimité qui lui reste, est pour nous tous un chef d’œuvre de cécité politique, intellectuelle et morale de la chiraquie finissante. C’est ce genre d’aveuglement qui a conduit le président chirac à dissoudre le parlement dans lequel il détenait une large majorité en 1997.
 

 

Voir loin, suppose d’abord et avant tout de voir aussi ce qu’on a devant soit. Comment l’Etat français sous l’administration chiraquienne  a-t-il pu penser un seul instant que les ivoiriens allaient accepter les bras croisés au triomphe de  la barbouzerie, et du gangstérisme d’Etat dans leur pays.
 

 

 Et cela au profit des intérêts sordides et mesquins de la France en Côte d’Ivoire ? C’est une des grandes énigmes du règne de Chirac. Nous ne sommes pas tous des tifosis de Laurent Gbagbo, mais il est vraiment honnête de reconnaître que les méthodes qui ont été utilisées contre lui et son pays relèvent piteusement du banditisme et de la racaille, une expression chère à la galaxie Sarkozy.
 

 

Dans la crise Rwandaise la France avait soutenu l’armée mono-ethnique Hutu de son ami le dictatosaure,  Juvénal Habyarimana, l’opération turquoise fut une occasion d’exfiltrer les génocidaires, de ravitailler l’armée Hutu en fuite au nom d’une francophonie aujourd’hui obsolète qui ne s’inscrit plus dans les préoccupations des africains.
 

 

Le mépris et L’arrogance française devant un peuple qui n’a pas encore fini de penser ses plaies a exaspéré et agacé  le Président,  Paul Kagamé, au point qu’il a pris l’initiative de rompre les relations diplomatiques de son pays avec la France.
 

 

Il faut faire ici  très attention,  l’éthologie nous enseigne que dans la  jungle quand un animal s’attaque à son prédateur, c’est qu’il a développé durablement les anti-corps qui lui permettront de survivre aux assauts du dit prédateur.
 

 

La France ne fait plus peur aux africains, c’est un tigre en papier,  Chirac et De Villepin par leur mépris et leurs incohérences ont rendu un grand service à l’Afrique en  poussant les africains à diversifier leur relations économiques et commerciales avec la Chine et d’autres pays émergeants.
 

 

Bref en allant  chercher  ailleurs ce qu’ils n’ont jamais trouvé auprès de la France, c’est-à-dire l’amitié et la coopération dans un partenariat utile et confiant au bénéfice réciproque des partenaires.  Cette démarche ouvre un horizon nouveau, la France n’est plus et ne peut plus à l’heure de la mondialisation d’être le partenaire exclusif de nos pays africains.
 

 

Les français sous le règne de Jacques Chirac, ont connu la frustration à travers une caste politique au pouvoir, et ont eu un avant goût de ce qu’est un gouvernement à court d’imagination et un chef d’Etat, spectateur de l’histoire de son pays au lieu d’en être un acteur incontournable et un animateur infatigable du destin national.
 

 

 En douze ans,  le Chiraquisme nous a enseigné comme le Mobutisme,  que les gesticulations et les mots,  ne font pas avancer un pays. Les peuples ne se nourrissent pas de rhétoriques et de bonnes intentions. Les français après cette expérience douloureuse du chiraquisme  suicidaire et abracadabrantesque,  comprendront mieux le sens des luttes sincères des démocrates africains.
 

 

 Et surtout le manque d’horizon que les dictatures soutenus par la France ont laissé en héritage à nos peuples et à la jeunesse africaine dont une bonne partie a choisi le chemin difficile et humiliant de l’exil à l’étranger.
C’est un choix de désespoir comme celui qu’ils ont connu chez eux en envoyant Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle d’Avril 2002.
 

 

 À l’espèce en voie de disparition qu’est le << chiracosaure >>, nous rappelons cette phrase célèbre prononcer en 1973 par le dictatosaure Joseph Désiré Mobutu, à la tribune de  l’assemblée générale de l’ONU, contre le régime raciste et criminel blanc d’Afrique du sud :
 

 

 <<  un fruit ne tombe que quand il est mûr. Mais devant l’ouragan ou la tempête, il tombe quand même. >>
Adieu Jaques Chirac, merci d’avoir permis aux français de goutter aux fruits amer du monisme en politique.
 

 

 

 

Dr SERGE-NICOLAS NZI
Chercheur en communication
Directeur du centre Africain d’études stratégiques
CP.66 Vezia-LUGANO

 

CH-6943 SUISSE

 

Tel. 004179.246.53.53

 

E-mail : nzinicolas@yahoo.fr

 

Publié dans Francafrique

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