Election présidentielle du Togo : Kofi Yamgnane, Pourquoi je suis candidat ?

Publié le par Christian Bailly-Grandvaux


Compte rendu de la réunion débat de Bagnolet.
18 mars 2005 par Webmaster


Plusieurs associations de la diaspora togolaise en France ont invité M. Kofi Yamgnane à une conférence-débat le vendredi 11 mars 2005, à l’hôtel Campanile de Bagnolet.

Le sens de sa candidature à la présidence de la République du Togo, son regard sur l’opposition, la date de l’élection présidentielle, la position de la CEDEAO et celle de la France, tels ont été les principaux thèmes abordés lors de cette soirée animée par M. Éric Fabre et à laquelle participait une assistance essentiellement composée de Togolais, mais aussi de Français attentifs à la situation actuelle (parmi lesquels un représentant du Conseil national des Verts). Une centaine de personnes au total.

Le ton des questions posées, sans être agressif, était sans complaisance. Ni les organisateurs, ni l’assistance, ni l’invité lui-même, ne considéraient cette réunion comme un meeting électoral. Dans l’esprit de tous, il s’agissait plutôt d’une séance de travail consacrée à un problème central : comment installer le pays sur la voie de la démocratie, et, dans l’immédiat, comment empêcher celui que M. Yamgnane appelle « Faure », « le fils », ou encore « le petit », de faire ce qu’il s’apprête manifestement à faire ?

S’agissant de sa candidature, M. Yamgnane a précisé, puisque la question lui a été posée, que renoncer à sa nationalité française, comme l’exige la Constitution togolaise, lui semblait aller de soi.

À ceux qui reprochent à sa démarche d’être un ferment de division, il a répondu que c’est au contraire parce que l’opposition ne s’est jamais montrée capable d’opposer un front uni au régime, qu’il en est venu à considérer qu’il était nécessaire de donner, selon son _expression, un coup de pied dans la fourmilière. Cela étant, à la question de savoir ce que serait son attitude si les six partis de l’opposition désignaient un candidat unique, il a répondu très clairement qu’il se retirerait aussitôt, lui apporterait tout son soutien et mettrait à sa disposition tous les moyens dont il dispose.

Selon Kofi Yamgnane, il est absolument essentiel que l’élection présidentielle soit reportée, non pas pour lui permettre d’être candidat, mais parce que seule une parodie d’élection pourrait avoir lieu le 24 avril prochain, une parodie qu’ont d’ailleurs précisément l’intention de mettre en scène ceux qui détiennent aujourd’hui la réalité du pouvoir, à savoir les principaux chefs de l’armée. Bien loin de contribuer au dénouement de la crise, cette « élection » irait dans le sens d’une ivoirisation de la situation. Il est à craindre qu’elle plongerait le pays dans la guerre civile. Voilà ce que doivent comprendre les dirigeants français et ceux de la CEDEAO.

Après quarante ans de dictature, le Togo n’en est plus à un an près. Il convient d’abord, selon Kofi Yamgnane, que toutes les forces vives du pays (les partis politiques, les chefs traditionnels, les autorités religieuses, la diaspora, et même l’armée, laquelle compte en son sein beaucoup plus de démocrates qu’on ne pourrait le croire) discutent ensemble des fondements d’une vraie démocratie. Ce n’est qu’ensuite que des élections dignes de ce nom pourront se tenir sur des bases saines. Durant la période de transition, un administrateur neutre devrait présider à l’organisation de ce débat national, qui permettrait au Togo de montrer ce dont il est capable et quel peut être l’apport proprement africain à la définition d’un nouvel idéal démocratique.


Election présidentielle du Togo : Pourquoi je suis candidat ?
11 mars 2005 par Webmaster


D’un point de vue affectif :

C’est le Togo et l’Afrique qui m’ont donné le jour. Depuis de nombreuses années et compte tenu de mon parcours, je me sens redevable vis-à-vis de mes origines. Je m’en voudrais d’être insensible, face à la situation intolérable que connaît mon pays ? Les peuples africains mènent un combat exaltant pour leur liberté, je me dois de m’y associer.

D’un point de vue logique :

Je me dois avec l’expérience et la pratique démocratique acquises, au travers de ma vie politique restituer en toute modestie mon savoir-faire auprès de mes frères et sœurs de mon pays :

Pour cela j’ai un projet pour le Togo :

-  Contribuer à instaurer une démocratie exemplaire
-  Sortir le pays de la pauvreté en s’attaquant en priorité aux problèmes d’eau, de santé, d’éducation, d’assainissement et d’environnement, de transports, d’énergie, de communication, etc...
-  Développer l’économie, en permettant à chacun de travailler dans son propre pays sans être condamné aux mirages de l’immigration, au parcours souvent peu digne et toujours douloureux.

Le pays appelle de ses vœux une alternance et un changement véritables : l’espoir doit remplacer la peur.

Ma candidature n’est pas une candidature contre les autres. Dans le contexte actuel, elle vise bien au contraire à enrichir le débat. Comment pourrais-je faire entendre ma voix et formuler les propositions qui s’imposent, si je ne pouvais participer au débat public ? Ma candidature vise à permettre à tous les Togolais, sans distinction, d’apporter leur pierre à la construction de l’édifice de notre pays, de s’exprimer librement et démocratiquement, sans crainte d’atteinte à leur intégrité physique et morale. C’est pourquoi mon premier combat consiste à créer les conditions nécessaires au rétablissement de la légalité et de l’état de droit, en faisant en sorte que les élections qui ne peuvent pas se dérouler dans des conditions de transparence dans les délais impartis, soient repoussées par tous les partis d’opposition et par la communauté internationale. "Soyons fiers de construire ensemble une Démocratie Exemplaire..."



Publié dans Les politiciens

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